Sécurité et prévention des risques en laboratoire de chimie et de biologie (3° Éd.)
Coordonnateurs : PICOT André, DUCRET Jean
La multiplicité des produits et des activités qui se côtoient dans un établissement de recherche engendre des risques spécifiques, « Sécurité et prévention des risques au laboratoire de chimie et de biologie », traite ces risques dans leur globalité par une approche scientifique et, pour mieux les appréhender et les maîtriser, cet ouvrage apporte des solutions de prévention appropriées et concrètes.
Les deux coordonnateurs André Picot et Jean Ducret se sont entourés d’une équipe multidisciplinaire de scientifiques éminemment compétents qui ont su mettre en commun leurs connaissances pour élaborer un recueil de bonnes pratiques de manipulation et de protection de la santé des opérateurs, sans oublier les protocoles de neutralisation des produits chimiques dangereux qui seront utiles pour réduire les risques relatifs à la manipulation et au transport des déchets chimiques. Un index en facilite l’utilisation et permet la recherche de données spécifiques.
Cet ouvrage de référence incontournable s’adresse tout particulièrement à l’ensemble des personnels des laboratoires de recherche ou d’analyse. Chercheurs, ingénieurs, techniciens, mais aussi ingénieurs de sécurité, médecins de prévention et du travail, conseillers et assistants de prévention, hygiénistes et, d’une façon générale, tout encadrant, y trouveront des réponses concrètes aux situations à risques rencontrées dans ces laboratoires.
Préface (Michel Guillemin)
Préface de la deuxième édition (Sir Derek Barton)
Avertissement
Liste des auteurs
Abréviations
Première partie - Approche générale de la sécurité
Chapitre 1 - Prévoir et organiser la sécurité (Jean-Marie Burgio, Jean Ducret et Florence Kotzyba-Hibert)
Annexe A - Exemple de notice de poste (Distillation sur sodium)
Chapitre 2 - Le stockage en sécurité des produits chimiques au laboratoire (Jean-Pierre Alazard)
Chapitre 3 - La surveillance de la santé des personnels (Anne Brun et Véronique Caron)
Deuxième partie - La protection
Chapitre 1 - La protection collective (Michel Gaillardin)
Chapitre 2 - La protection individuelle (Marianne Boivin)
Troisième partie - Les risques chimiques
Chapitre 1 - Les risques physico-chimiques (Jean-Pierre Alazard)
Annexe B - Couleurs des ogives des gaz comprimés
Annexe C - Groupes fonctionnels peroxydables.
Annexe D - Principaux produits incompatibles
Annexe E - Fiche relative aux dangers du tétrahydruroaluminate de lithium LiAIH4
Chapitre 2 - Risques liés aux propriétés toxiques des produits chimiques (André Picot et Chantal Fresnay)
Chapitre 3 - Manipulation des produits génotoxiques : cancérogènes, mutagènes, toxiques pour la reproduction (« CMR ») (Marcel Castegnaro)
Chapitre 4 - La gestion des déchets chimiques de laboratoire (Mickaël Cadudal, Walthère Rennerts, Olivier Vaillant et Fabrice Wiitkar)
Annexe F - Réglementation et codes
Annexe G - Annexes de la directive 2006/12/CE
Annexe H - Bordereau de suivi des déchets
Chapitre 5 - Suivi médical vis-à-vis des nuisances chimiques (Anne Brun, et Véronique Caron)
Quatrième partie - Les risques biologiques
Introduction
Chapitre 1 - Évaluation des risques biologiques (Marie-Ange Jacquet et Janine Wybier)
Chapitre 2 - Prévention des risques biologiques (Marie-Ange Jacquet et Janine Wybier)
Chapitre 3 - Le suivi médical vis-à-vis des risques biologiques
(Frédérique Rosenfeld et Véronique Caron)
Annexe I - Règlement intérieur L3
Annexe J - Accident exposant au sang (AES) ou à des produits biologiques humains
Annexe K - Accident avec un animal de laboratoire
Annexe L - Les prions pathogènes et leur prévention (André Picot)
Cinquième partie - Le risque incendie en laboratoire, les atmosphères explosives
Chapitre 1 - Notions et théorie du feu (Lucien Schnebelen et Jean Louis Stein)
Chapitre 2 - Les différents types de laboratoires, leurs risques et les différents classements de bâtiments (Lucien Schnebelen et Jean Louis Stein)
Chapitre 3 - Les moyens de prévention du risque incendie (Lucien Schnebelen et Jean Louis Stein)
Chapitre 4 - Les bonnes pratiques de prévention et de lutte contre l’incendie (Lucien Schnebelen et Jean Louis Stein)
Chapitre 5 - Les atmosphères explosives (atex ) (Lucien Schnebelen et Jean Louis Stein)
Annexe M - Évaluation du risque d’explosion (Jean-Pierre Buren)
Sixième partie - Autres risques
Chapitre 1 - Les risques liés aux rayonnements ionisants – Surveillance de la santé de personnels (Christine Gauron, Stéphane Lucas, Jean-Claude Orts et Francis Sallé)
Chapitre 2 - Les risques liés aux rayonnements non ionisants – Champs électriques et électromagnétiques oscillants. Surveillance de la santé des personnels (Yaël Assayag-Ganem)
Chapitre 3 - Les risques liés aux rayonnements lasers (Yann Auger)
Chapitre 4 - Les risques liés aux ultrasons (Yaël Assayag-Ganem)
Chapitre 5 - Les risques liés aux appareillages (Marie-Anne Barthélemy, Jean-Pierre Alazard et Jean Ducret)
Septième partie - Annexes
Annexe 1 - La communication (Jacky Poulain)
Annexe 2 - Perception des risques et comportements – Le facteur humain dans la sécurité (Florence Spitzensteter et Didier Raffin)
Annexe 3 - Le règlement « REACH » (Céline Creissent-Poujoulas)
Annexe 4 - L’étiquetage des produits chimiques (Chantal Fresnay)
Annexe 5 - Historique relatif à la réglementation CMR : cancérogènes, mutagènes, toxiques pour la reproduction (Marcel castégnaro)
Annexe 6 - Les nanomatériaux au laboratoire (Alain Lombard)
Annexe 7 - Marqueurs cytogénétiques en relation avec des polluants en milieu de travail et susceptibilité génétique. Connaissances scientifiques actuelles (Annie Pfohl-Leszkowicz)
Annexe 8 - Les installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) (Jean-Pierre Buren)
Annexe 9 - Neutralisation et destruction des produits chimiques réactifs - (André Picot et Jean-Pierre Alazard)
Bibliographie générale
Ouvrages et sites Internet de référence
Index
Comme le soulignait l’auteur de la préface de la deuxième édition, le prix Nobel de chimie de 1969, sir Derek Barton (États-Unis d’Amérique), la prévention est avant tout un état d’esprit et une volonté des responsables à tous les niveaux. Mais bien sûr, cela ne dispense pas les « responsables » de s’en référer à celles et ceux qui possèdent les connaissances nécessaires en matière de gestion des risques professionnels. Il règne parfois, dans certains milieux, des préjugés particulièrement « nocifs », qui prétendent que la prévention n’est qu’une question de bon sens et de bonne volonté et que les prétendues sciences qui se consacrent à ce domaine (sécurité, hygiène du travail, toxicologie industrielle, ergonomie, psychologie, médecine, etc.) ne méritent pas la considération accordée aux autres sciences. Cette fausse vision des choses peut avoir des conséquences délétères sur la recherche et sur le développement de ces sciences dans les universités et les grandes écoles, ralentissant ainsi l’acquisition des nouvelles connaissances nécessaires à une meilleure compréhension des risques et de leur gestion. Cet ouvrage illustre bien cette problématique puisqu’il fait le point sur les connaissances en faisant appel à des experts d’horizons très variés, démontrant ainsi, non seulement qu’il faut avoir des compétences, parfois très pointues dans certains domaines, mais aussi que la gestion des risques ne peut s’envisager que dans un contexte de multidisciplinarité1 et de dialogue-concertation entre tous les intéressés.
Il faut reconnaître que cette multidisciplinarité est actuellement un handicap à la visibilité de la santé et de la sécurité au travail et de son importance au niveau de la santé publique, de l’environnement et de l’économie. À l’échelle européenne et internationale, les professionnels de la prévention ne sont pas encore clairement identifiés. Seuls les médecins du travail (particulièrement en France) ont une identité et un rôle relativement clairs dans la nébuleuse des « experts ». Chaque pays a choisi sa propre voie pour désigner et former les experts non-médecins en santé et sécurité du travail. Des efforts ont été entrepris au niveau européen, pour clarifier la situation, mais n’ont pas encore abouti à des résultats satisfaisants. La nomenclature des « professions » ou fonctions relatives à ces spécialistes est incroyablement variée et ne donne pas d’idée précise sur le domaine scientifique et technique couvert par « l’expert ». Un exemple : l’hygiène du travail. Cette science de la gestion du risque à long terme (connu en France sous le vocable de risque chronique) qui est née aux États-Unis et y a obtenu ses lettres de noblesse, n’est reconnue en tant que telle que dans un nombre très limité de pays. Les niveaux de formation, bien qu’ils soient unifiés sur le plan international par l’Association internationale d’hygiène du travail3, varient encore d’un pays à l’autre.
La gestion des risques professionnels dans les laboratoires est particulièrement difficile du fait de la multiplicité des produits et des activités qui n’a rien à voir avec le monde industriel où les problèmes sont plus simples, codifiés, souvent répétitifs (dans la production) et bien répertoriés. Ainsi, les approches classiques de la détection des dangers, des analyses de risques et des méthodes de maîtrise et de gestion du risque, atteignent rapidement leurs limites et ne répondent pas (dans la plupart des cas) aux vrais besoins des laboratoires. Les pièges dans lesquels tombent systématiquement les non-spécialistes lorsqu’ils cherchent à détecter les dangers par exemple, sont innombrables. De nouveaux produits, non répertoriés, se forment par des réactions inattendues ou non prises en compte, les phénomènes de pyrolyse, de photolyse, d’oxydoréduction, etc. sont nombreux et souvent ignorés, de même que les interactions entre les nuisances elles-mêmes, tant au niveau de l’environnement professionnel lui-même qu’au niveau de l’individu (résorption cutanée accélérée, action sur le métabolisme, synergisme, antagonisme, etc.). Même les experts oublient parfois les interactions entre les nuisances de nature différente, telle l’action synergique de certains solvants aromatiques (toluène…) et du bruit sur le système auditif, ou l’augmentation de la perméabilité cutanée par des microclimats particuliers, ou encore la survie de bactéries pathogènes en présence de polluants chimiques ou de radiations électromagnétiques.
Ainsi, pour prévenir les risques dans le milieu professionnel, il y a trois composantes essentielles :
1. Des compétences solides et approfondies dans son domaine propre, avec une compréhension générale des autres domaines, une aptitude à partager et collaborer avec les autres experts et une bonne prise de conscience des limites de ses connaissances.
2. Une éthique professionnelle de haut niveau ne laissant la place à aucun compromis sur le plan de l’objectif essentiel de la prévention qui est le maintien et si possible, le développement de la bonne santé, au sens large du terme, de toutes celles et ceux qui travaillent.
3. Un recul nécessaire sur la situation pour tenir compte d’une part des limites de nos connaissances et de la législation – toujours en retard sur les connaissances par la force des choses – et, d’autre part, pour ne pas oublier que la gestion des risques et les critères « d’acceptabilité » sont largement influencés par notre culture, nos valeurs et les choix sociopolitiques de la société dans laquelle on vit.
Nul doute que le nouveau « Picot – Ducret » constitue un outil de travail essentiel dans ce contexte et qu’il sera utile à toutes celles et à ceux qui œuvrent pour créer de meilleures conditions de travail dans une société qui respecte sa richesse la plus vitale : sa population active.
Docteur ès sciences, professeur honoraire, Hygiéniste du travail
Ancien directeur de l’Institut de santé au travail
Université de Lausanne (1994-2005)
Date de parution : 12-2013
Ouvrage de 1120 p.
15.5x24 cm